Mardi 13 janvier matinée
11h
: Michal WISNIEWSKI (International Cultural Centre in Cracow, The
Research Institute of European Heritage), Post war modern
architecture in Warsaw
L’irruption
du réalisme socialiste dans l’art et architecture polonais début 1949
fut souvent interprété comme la fin du chaos de l’après-guerre et le
début du règne stalinien. Avant cette époque charnière, pendant au
moins 4 ans, l’art et de l’architecture polonais avaient été dominés
par un intérêt grandissant des artistes pour le design moderne et
d’avant-garde. La génération entière de designers qui avait survécu à
la tragédie de la Seconde Guerre mondiale perçut ces nouveaux moyens
d’expression radicaux comme un outil adapté à cette nouvelle ère de
reconstruction. Dans une Pologne dévastée par la guerre et transformée
politiquement, l’avant-garde apparut comme une sorte de thérapie
tournée vers l’avenir. C’est en architecture que la signification
sociale de l’avant-garde fut particulièrement prégnante. En raison de
la destruction presque totale de la métropole polonaise, les choix
architecturaux se révélèrent centraux par rapport aux futures formes de
l’Etat et de la société sous gouvernement communiste. A la fin des
années 40, les architectes et les urbanistes qui avaient survécu à la
guerre et travaillaient à la reconstruction, présentèrent de nombreux
projets urbains et architecturaux futuristes.
Cette
communication porte sur la planification avant-gardiste dans la ville
de Varsovie de la fin des années 40. La reconstruction de la capitale
presqu’entièrement détruite ou endommagée en 1944, prit deux directions
opposées. Alors que la majeure partie des architectectes participa à la
reconstruction du centre historique, vu comme symbole de la continuité
de l’Etat, d’autres se concentrèrent sur la création de logements et
d’immeubles administratifs. Grâce à l’énormité de la demande, le design
d’avant-garde put disposer d’un espace d’expression important. En
observant le plan urbain de Varsovie conçu par Maciej Nowicki en 1945,
on voit comment se développe un nouvel urbanisme conciliant une
conception de la capitale d’un Etat-nation et le fonctionnalisme de la
métropole moderne. Le projet futuriste de Nowicki voulait recréer
Varsovie comme une ville d’avant-garde dans une société tournée vers
l’avenir. En contrepoint de ce projet inachevé, Helena Syrkus, un des
auteurs de la charte d’Athènes, conçut l’ensemble d’immeubles
d’habitation dans le district de Kolo comme un exemple significatif du
modèle moderne des logements sociaux. Alors que Nowicki décida en 1945
de quitter la Pologne pour les USA, Helena Skyrus adapta ses nouveaux
projets à la réalité post 1949, devenant le porte-parole de l’art
stalinien. Ces deux décisions opposées marquèrent la fin de la
tentation moderniste d’après-guerre et le début de la domination de
l’idéologie stalinienne.
Cette
communcation présentera les plans et projets d’avant-garde conçus pour
Varsovie, ainsi que le groupe de bâtiments modernistes construits dans
le Varsovie d’après-guerre juste avant que le réalisme socialiste ne
crée le nouveau visage de la capitale de Pologne.